lundi 26 mai 2008

Restauration d'un meuble

Quand on a l'occasion de restaurer un vieux meuble, de nombreuses possibilités s'offrent à l'artisan: quoi restaurer, combien restaurer et ce qui est plus important quoi ne pas restaurer. Évidemment, les réponses ici sont nombreuses et les écoles de pensée le sont également.
La première considération est la suivante: de quel meuble s'agit-il?
La deuxième: comment sera-t-il utilisé?
Il est évident que des meubles historiques très rares et parfois très anciens ne sont pas ici le sujet de notre préoccupation; ces pièces doivent être laissées aux soins de restaurateurs experts et ils aboutiront habituellement dans les collections d'un musée ou d'un riche amateur.
Pour ce qui est des meubles anciens comme celui-ci, agé de quelques décennies et légèrement abimé, on veut le consolider et le rafraîchir de façon à pouvoir lui donner une nouvelle vie dans le contexte d'un logement où il sera à nouveau utilisé.
Une règle de base est la suivante: On ne doit faire que le minimum nécessaire pour redonner au meuble sa fonction et sa beauté. Il est important de conserver, si possible, la patine originale du meuble tout en améliorant les finis souvent sales et desséchés.
Il vaut mieux recoller les pièces décollées avec de la colle animale réversible qu'avec une colle vinylique permanente.
Les pièces modifiées ou réparées le seront avec le même bois qui a été utilisé à l'origine (ici, du chêne blanc pour les fonds de tiroirs).
Pour les finis, on évitera l'utilisation de teinture commerciales modernes qui obscurcissent le grain du bois et on préférera les teintures végétales et les vernis et gommes laques traditionnelles.
Un bon polissage à la cire donnera aux surfaces ce lustre chaud qui met si bien en valeur les qualités du bois.


Fiche signalétique du meuble :
Petit bureau de travail



Brève description : Ce petit bureau français en chêne de bonne qualité a été fabriqué dans les années 30 par les étudiants d’une école d’ébénisterie. Utilisé pendant des années comme outil de travail dans un bureau, il a abouti à sa retraite dans le sous-sol de la petite-fille de l'utilisateur original.


Le temps ayant fait son œuvre, le petit meuble avait bien besoin de soins attentifs.
Les pièces de bois brisées ont été recollées, les fonds de tiroirs en chêne trop courts après des décennies de séchage ont été rallongés à l’avant pour reprendre leur place originale.
Toutes les surfaces ont été d’abord nettoyées à l’essence minérale pour les débarrasser de la saleté accumulée, puis ravivées avec une légère teinture au brou de noix puis essuyées avec plusieurs couches de vernis dilué, puis polies avant d’être finies à la cire colorée au bitume de Judée.
Les serrures ont été enlevées, démontées, lubrifiées et polies avant d'être ré-installées. Fait intéressant, les serrures avaient encore leurs clefs d'origine, probablement parce que les clefs faisaient office de poignées pour les tiroirs.
Finalement, le sous-main de cuir a été refait à neuf par un artisan relieur.
Le meuble rafraîchi a été remis en fonction mais avec une charge de travail qui tient compte de son âge vénérable.


Bois :
Chêne blanc pour l’ensemble du meuble avec du pin comme bois secondaire.


















Assemblages :

Tenons et mortaises pour la ceinture et les pattes
Queues d’aronde pour les tiroirs
Panneau encastré pour le dessus

















Finition :

Légère teinture au brou de noix sur le chêne
Vernis essuyé repoli sur l’ensemble des surfaces visibles.
Gomme laque à l’intérieur des tiroirs
Tout le meuble est fini à la cire en pâte.

Ce meuble n’est pas à vendre