vendredi 1 août 2008

Maquettes de meubles

INTRODUCTION

Il arrive qu’on dessine un meuble et qu’on en trace les plans sans être certain du résultat final. Comme la construction d’un meuble peut représenter des jours et même des semaines de travail, il est parfois rentable d’exécuter une maquette pour bien évaluer le dessin.
La maquette peut également être un moyen très convaincant de présenter un projet à un client; de nombreuses personnes on de la difficulté à visualiser un meuble à partir d’esquisses ou de plans. La maquette permet de présenter non seulement la forme du meuble, mais au besoin, son fini et sa couleur; après avoir accepté le projet sur maquette, le client est habituellement beaucoup plus à l’aise pour faire effectuer le travail.
Finalement, la maquette est un objet intéressant en soi et de nombreuses personnes peuvent être intéressées à collectionner des maquettes bien réalisées.



ÉCHELLE ET MATÉRIAUX

Pour la plupart des meubles, j’aime utiliser l’échelle 1:8.
Ceci permet de fabriquer un objet relativement petit tout en y représentant suffisamment de détails pour bien évaluer l’aspect fini du meuble. Cette échelle permet également d’utiliser des chutes de bois abondantes dans l’atelier.
L’échelle 1:4 est habituellement trop grande sauf pour les meubles les plus petits, et à cette échelle, il est pratiquement aussi long de réaliser la maquette qu’un meuble complet car il faut porter une grande attention au détail.



Les chutes de bois de l’atelier peuvent fournir beaucoup de matériaux à l’échelle 1:8
Après avoir été dégauchies, les planches peuvent être refendues à la scie à ruban puis passées au rabot en utilisant un panneau mélaminé de 5/8 ou ¾ de pouce (16 ou 19mm) pour compenser l’épaisseur.
Comme on divise par 8, une planche standard de ¾ pou. Mesure maintenant 3/32 po. d’épaisseur.
Une patte de meuble de 1 ¾ po. (45mm) Mesure maintenant 7/32 pou., soit environ 5mm.

En utilisant des gabarits simples, il est facile de produire et de tronçonner toutes sortes de profils (nous verrons ceci plus loin). Les profils eux mêmes seront produits directement sur la table à toupie à l'aide de petites fraises.



Profils de 3/32 pouce (2.5mm) réalisés avec des outils pleine grandeur.

Pour ce qui est des panneaux de meuble, ils peuvent être réalisés en bois massif, mais on peut aussi fabriquer de petites feuilles de contre-plaqué en utilisant trois feuilles de placage collées entre deux cales bien plates de MDF ou autre panneau. Ce petit contre-plaqué se taille facilement à la scie à ruban et a l’avantage de rester bien plat (il faut évidemment contre-plaquer les 3 feuilles, c'est à dire opposer la direction du grain de la feuille du milieu à celle des deux feuilles de surface).


Ceci permet de fabriquer des panneaux avec n’importe quelle essence de bois. Sur la maquette présentée ici, les panneaux de la partie inférieure du meuble sont fabriqués avec du contre-plaqué tandis que le dessus du meuble, les côtés supérieurs ainsi que les faces de tiroirs sont réalisés en bois massif.



















Les éléments du meuble avant la finition.



Le tronçonnage des pièces.

On peut très bien tronçonner de toutes petites pièces à l'aide d'une scie à onglets d'atelier sans aucun danger et avec beaucoup de précision; il suffit de fabriquer un petit gabarit de coupe en MDF ou contre-plaqué et de suivre la méthode suivante pour couper.


On voit ici la lame d'une scie à onglets de 8 1/4 po. qui va tronçonner une petite pièce.

Le gabarit qui supporte la pièce est assez épais pour "noyer" complètement les dents de la scie après la coupe. Ceci est important pour que la pièce n'accroche pas dans la gorge d'une dent et soit ainsi abimée par la scie.

La pièce, appuyée sur une cale, est retenue à l'aide d'une petite baguette

La pièce à couper sur le gabarit






Ici, la pièce est taillée pendant qu'on la retient. Le gabarit supporte la fibre et la coupe est nette et sans effilochage.






Coupe de la pièce.


Ici, il est essentiel de laisser la lame s'arrêter complètement avant de la relever sinon les dents de la scie vont l'abimer en remontant.


Évidemment, une scie munie d'un frein électrique accélère cette opération.




ARRÊT DE LA SCIE!




Finalement, une fois la lame complètement arrêtée, on la relève et on peut reprendre la pièce parfaitement tronçonnée.
On voit bien ici le gabarit composé d'une planchette de 12mm de contre-plaqué collée à une base et une butée arrière de MDF 19 mm.
Ceci permet de noyer complètement les dents de la scie avant de l'arrêter.
La cale à gauche est retenue par une pince à ressort.



PRÉSENTATION.

Une fois la maquette réalisée et finie, on peut évidemment la transporter facilement pour la montrer au client. Il peut aussi être intéressant de la photographier pour l'intégrer au décor dans lequel le meuble sera utilisé.
Pour réaliser ce montage, il faut évidemment photographier tout d'abord le local où le meuble sera installé et relever soigneusement les distances et les angles utilisés

On mesurera la distance de l'objectif de l'appareil à la position du meuble, la hauteur de l'objectif au sol et l'angle formé par la face du meuble et l'axe de l'objectif.

Photographie de la pièce.



On a laissé en place une bibliothèque qui sera remplacée par l'image de la maquette. Il sera plus facile de la faire "disparaitre" avec le traitement d'images que de la déménager.



Pour photographier la maquette, il suffira de diviser les distances par 8 puisque la maquette est à 1:8 et de photographier la maquette dans un éclairage semblable à celui de la pièce.








Photographie de la maquette.



Pour faciliter la suite des opéations, on placera la maquette sur un fond de couleur unie, ce qui permettra de la "séparer" plus facilement du fond pour la "coller" dans l'image de la pièce.



Il est important que la couleur du fond ne se retrouve pas sur la maquette.





L'image composite.

Après avoir "collé" l'image de la maquette dans celle de la pièce, on peut utiliser divers outils pour égaliser les tons, ajouter des ombres et retoucher les objets indésirables (ici, les interrupteurs et la base de la bibliothèque).

Avec un peu de travail, l'image peut être envoyée au client qui aura alors une bien meilleure idée du projet que s'il regardait une esquisse ou un plan.
Il est à remarquer qu'il y a ici une différence visible entre la perspective verticale de la pièce et celle de la maquette et ceci fausse l'impression finale.
D'autres photos devront être prises.



Maquette placée dans la pièce du client